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Le renouveau politique :
un idéal qui cache une forêt de petits dieux et de dinosauriens

Le Citoyen n° 427 du 17 au 18 nov. 1998.

 

Je ne comprends pas que les Centrafricains ne comprennent pas que le Renouveau politique et la Modernité tant vantés par certains leaders politiques au point de mettre dans tous leurs états, certains dinosaures et leurs thuriféraires, ne cachent pas moins une forêt dense qui bruisse de voix sourdes et encore inaudibles de "petits dieux" qui se prennent ici bas comme l'alpha et l'oméga de toutes choses. Tout au moins le commencement et la fin de certains partis politiques dont le caractère purement instrumentaliste, dans le dessein de conquérir et d'exercer le pouvoir d'État, saute de plus en plus à l'oeil de celui qui voit les choses telles qu'elles sont.

Sait-on que derrière l'idéal de Renouveau se cachent des hommes et des femmes qui derrière une façade de "révolutionnaire" , de "moderniste", de "progressiste" ou de "mondialiste" n'ont pas évolués d'un "iota" par rapport aux idées et aux attitudes préhistoriques dénoncées par eux dans un discours quelquefois séduisant et aussi incendiaire ?

Sait-on précisément que derrière un Massi, un Ngoupandé, un Pouzère, un Kossi-Bella, un Nditifei ou un Koyt pour ne citer que ces leaders là, se cachent un Patassé, un Dacko, un Ngoumba, un Levodrama, un Malendoma, un Kolingba, un Kombot-Naguémon ou un Adama Tamboux? Assurément l'apparence est bien trompeuse et l'on oublie trop souvent que malgré leur différence d'âge et la diversité de leur profil culturel , politique , intellectuel, moral et idéologique, ils ne sont pas moins des hommes qui ont racine sur cette terre. Par ce seul fait, ils ont des sentiments , des émotions, des humeurs, des états d'âme, des rêves, des émotions qui forment comme on s'en doute rarement, la trame de leur personnalité individuelle.

Beaucoup de choses les séparent sans doute telles que l'appartenance régionale, la culture ethnique, l'environnement psychosociologique de base, la culture personnelle, le profil politique et idéologique. Mais n'oublions pas qu'ils sont d'abord centrafricains et que c'est leur identité nationale faite d'histoire commune, de souffrances communes, de responsabilités parfois communes qui les rapprochent toujours. Peu importe que chacun assume en ce qui le concerne, son destin propre qui le distingue parfois des autres. Cependant, tous ont un substrat commun.

Ce qui est certain donc, c'est que les leaders politiques centrafricains depuis la mort de Barthélémy Boganda, ont un fonds de commerce commun en ce qu'ils se réclament tous de l'héritage politique de ce dernier considéré comme un patrimoine national. De plus, ils se croient tous , même quand ils n'en ont pas la carrure et les moyens, investis d'un destin national: conduire le destin du peuple centrafricain vers un avenir meilleur, synonyme de liberté, de justice, de progrès et de bien-être. en cela , on peut les intervertir sans qu'il n'y ait de grand dysfonctionnement. Tels ils sont, tels ils se ressemblent sans que leur valetaille ne s'en rende compte, obnubilée par l'image du "père bienfaiteur", du "père fondateur", du "Grand Camarade" du "Grand Compatriote", du "Grand Combattant", considérés comme de grands manitous, c'est à dire des dieux qui ne disent pas leur noms.

Une enquête discrète auprès de certains militants en vue et surtout auprès de certains membres de directions politiques qui ont osé lever le voile sur le statut de leur leaders politiques respectifs révèle qu'ils appartiennent au FODEM, au PUN, au MDI-PS, au FRD, au CNP ou au MND-GILA.

D'après certaines révélations, il apparaît que les présidents de ces partis sont traités au même titre par leurs militants comme les premiers responsables du MLPC, du FPP, du MDD, du FC, du PLD et du MESAN par exemple. S'ils ne sont pas considérés comme des demi-dieux qui tiennent la solution des problèmes de la Nation, ils font tout pour se placer le plus haut possible, c'est à dire séparé de la masse des militants et parfois aussi des membres des directions politiques confondus aux militants de base et traités comme eux. Comme les dinosaures, les militants du Renouveau s'entourent de basse-cour de courtisans triés sur le volet et dont la fonction est d'encenser, de vénérer et de souffler dans les oreilles des leaders exactement comme cela se passe dans les partis uniques à l'époque du MESAN, du MESAN-RENOVE, de l'UDC et du RDC.

Les militants et autres courtisans oublient parfois le chemin des sièges des partis en question et préfèrent faire la queue à l'entrée des villas feutrées des dirigeants ainsi déifiés. Il se passe alors un réel dysfonctionnement des partis avec une direction transcendante élevée au rang d'une divinité et un autre direction chargée de recevoir des consignes ou des instructions d'en haut et d'exécuter les tâches courantes quelquefois contraires aux prérogatives des responsables des partis politiques qui ne manquent pourtant pas de volonté politique, de sincérité, de dynamisme et de capacité d'organisation si seulement ils sont appuyés par la présidence déifiée. Il y a là manque de confiance qui est le gage notoire de toute réussite dans une action collective et concertée. Le manque de confiance créé naturellement la frustration source de conflits de compétence , de querelles de personnes et de suspicions préjudiciables à l'esprit de groupe, à l'esprit démocratique et à la transparence dont on parle trop sans que les grands dirigeants n'en fassent cas. Ils aiment qu'on les caresse toujours dans le sens des poils. Il suffit de se rendre dans les résidences privées des leaders politiques, tous les partis confondus pour apprécier ces pratiques d'une autre époque et propres justement aux dinosaures. Allez chez Massi sur les collines Bas-Oubangui, ou chez Dacko non loin de l'Ambassade de France, allez aussi chez Ngoupandé ou chez Patassé à la Résidence Adrienne, vous ferez le constat et vous découvrirez "les hommes des Présidents". Au niveau des sièges, vous rencontrerez les militants sincères et bourrés d'esprit de sacrifice prêts à aller sur le terrain sans moyen et qui ne ménagent pas leurs critiques à l'endroit de ces leaders vénérés.

Comment peut-on justement renouveler les idées politiques, les méthodes de gouvernement, la classe politique avec de telles pratiques dignes de l'ère paléolithique? Le renouveau tant prôné ne se fera pas à ce prix. Nos leaders politiques, s'ils sont un tant soi peu réalistes et sincères avec eux-mêmes doivent redescendre sur terre et faire oeuvre d'humilité, de transparence dans la gestion des partis et de beaucoup de démocratie à toute épreuve sous peine de créer des fractures inutiles préjudiciables à leurs propres ambitions futures et personnelles, tout au moins pour ceux qui aspirent au "fauteuil présidentiel".

Car si ici et maintenant et avec les élections législatives, ils ne sont pas présidents de tous les militants sans distinctions d'ethnies et de toute formes de cotante, ils ne seront jamais "présidents de tous les centrafricains". Les modernistes et autres rénovateurs auront dans ces conditions rejoint les dinosaures comme Patassé et compagnie dans leurs travers et errements de faux demi-dieux. Le renouveau n'étant pas un concept vide mais un idéal de vie on doit donc commencer par une révolution mentale dans chaque formation politique qui y croit et se traduit par une volonté de rupture et de dépassement de soi au niveau de chaque dirigeant politique.

Tous ils doivent oser vaincre les pesanteurs du passé, l'esprit de suffisance, le complexe de supériorité, l'art de la manipulation et de la division pour régner, pour oser vaincre les pratiques rétrogrades des "présidents fondateurs" ou non qui tiennent à eux seuls le cordon de la bourse et le pouvoir de décider à leur guise sans se référer à un consensus au niveau de leurs directoires. De tels agissements se situent à mille lieux de l'esprit démocratique et républicain qui détermine le renouveau politique.

En attendant une équipe de dinosaures cache une autre équipe de "dinosauriens" capables de s'amender, s'ils ne veulent pas être assimilés à leurs aînés.
Dommage tout de même que ces jeunes loups aient emprunté de sitôt le chemin de leur autodestruction qui est synonyme d'auto-fossilisation précoce... Heureusement que le peuple centrafricain sait où se trouve le bon Dieu

 

Le citoyen

E-mail : mdicentrafrique@chez.com